Vendée Globe : J-1!
A Vendée Globe exceptionnel, météo exceptionnelle. Mais hélas pas dans le sens spectaculaire du terme. Un anticyclone mesuré à 1029 hPa sur le Nord-Ouest de l’Espagne se déplace rapidement sur le proche Atlantique, s’alanguissant sur le golfe de Gascogne et la baie des Sables, et jusqu’à environ 200 milles dans l’Ouest Nord-Ouest du cap Finisterre. En d’autres termes, peu ou pas de vent sur la ligne de départ du 10ème Vendée Globe en baie des Sables.
Si la direction du faible flux prévu sur la ligne de départ de dimanche, à 13 heures 02, demeure encore indécise, les 40 skippers en lice s’attendent à connaitre les affres de la pétole, leurs immenses voiles faseyantes et de micro bulles totalement déventées menaçant d’arrêter net leur bateau. La plus mythique des courses océaniques en solitaire et sans escale va ainsi s’offrir une pâle entrée en matière, ciel très couvert, mer peu agitée avec une légère houle résiduelle, marée haute à 11 h 42, et vent de secteur Sud-Est pour environ 5 nœuds… A l’évidence, des conditions à ne pas mettre un foiler sur l’eau. Ces voiliers dernières générations se montrent, en l’absence de vent, très pénalisés par le poids et la trainée de leurs immenses ailes inopérantes. Le petit clapôt qui agitera la baie des Sables ne fera que contrarier davantage encore la glisse des voiliers. Les Imocas à dérives classiques pourraient mieux tirer leur épingle du jeu et se montrer à leur avantage durant les premières heures de course. Le salut devrait apparaitre en soirée avec l’établissement d’un flux plus régulier au secteur Est Nord Est, de quoi se déhaler aux allures portatives vers la haute mer. Ce vent est appelé à se renforcer tout au long de la nuit, offrant enfin aux foilers l’occasion de faire parler leurs grandes ailes. Les marins porteront alors leurs regards plus loin, au-delà du cap Finisterre et des rivages ibériques, pour décider la route alizéenne déjà décisive pour le franchissement, d’ici une dizaine de jours, du redouté pot au Noir.
Ils en disent…
Antoine Koch : « Peu de pression dans les voiles au moment du départ, donc moins de pression sur les marins. Le vent rentrera dans la nuit. Attention aux trous d’air, qui pourraient créer quelques passages à niveau. En tout état de cause, à l’approche du cap Finisterre, les foilers devraient évoluer dans des conditions favorables. »
Morgan Lagravière : « Dès que le vent va se renforcer au Nord Est, les foilers trouveront des conditions plutôt agréables pour dégolfer. Les alizés sont encore très faibles au niveau du Portugal et il n’est pas facile de décider d’emblée de la bonne route vers le pot au Noir, sachant qu’il faut désormais tenir compte de la Zone de Protection de la biodiversité positionnée sur l’archipel des Açores… »