Jour 64 : Ruyant sur le fil du rasoir
Un alizé de Sud Est modéré a offert hier à Thomas Ruyant une belle journée de navigation, rapide et efficace au vent de l’archipel brésilien de Fernando da Noronha. Toujours dans l’incapacité de prendre son premier ris, Thomas est resté longtemps grand voile haute, en limite de tolérance et dans un vent soutenu. A l’approche de l’équateur que le Nordiste pourrait franchir en début de nuit prochaine, Thomas soigne ses trajectoires et vise une traversée du pot au noir en sa partie la plus clémente, sur une longitude très occidentale. Mille après mille, titillé par la proximité à son vent du très véloce Nicolas Lunven, et sous son vent de l’Allemand Boris Herrmann, Thomas se refait un moral. « Psychologiquement j’ai fait le deuil du J2 » avoue-t’il, « Je ne perds pas espoir. Il peut y avoir encore des transitions dans les 10 derniers jours, histoire d’inverser le sort… » VULNERABLE entame la dernière quinzaine de ce tour du monde en 8ème position. 3 300 milles d’Atlantique Nord l’attendent, avec ses difficultés bien connues de Thomas, contournement de l’anticyclone des Açores, et délicate négociation des régimes déprimés à l’approche du continent européen. A défaut de haute vitesse, c’est plus que jamais sur l’analyse fine de ses trajectoires adaptées aux combinaisons inusitées de son plan de voilure que Thomas va se concentrer, pour ramener à bon port et à la meilleure place possible son VULNERABLE le bien nommé.
