Jour 52 : Copieux !
Copieux le menu de la Saint Sylvestre pour Thomas Ruyant, isolé en sa cavalcade Argentine du côté de Mar des Plata. Non pas en terme de gastronomie, bien que le Nordiste soit parvenu à se gâter grâce à la bienveillante anticipation des équipes de TR Racing en charge de son avitaillement, mais en terme de météo.
Sa remontée de l’Atlantique est depuis plusieurs jours placée sous le signe peu confortable de la navigation au plus près du lit du fort vent de secteur Nord qui sévit le long de l’Amérique Latine. Et comme pour bien marquer le passage à la nouvelle année, c’est une dépression orageuse dans le Sud de VULNERABLE qui est venue illuminer la nuit de Thomas, zébrant le ciel de ses éclairs, et bousculant le navigateur solitaire en quête du bon angle au vent, sur une mer courte et hâchée peu favorable à la haute vitesse. Thomas ne s’est pas économisé en cette entame de 2025, enchainant les virements de bord pour gagner au plus vite vers le Nord et sortir du magma orageux.
Il demeure maitre de son destin, de ses choix de route, son matelas d’environ 260 milles d’avance sur les « énervés » désormais emmenés par Paul Meilhat (Biotherm), le dégageant du stress permanent que connait ce groupe de 6 marins au contact et souvent même à vue. Certes, cette émulation nourrit la performance et la chasse au Ruyant est plus acérée que jamais. Thomas se concentre quant à lui sur le casse tête météo préfiguré par la singularité des phénomènes en développement en son nord Brésilien, du côté du Cap Frio et de Rio de Janeiro, une zone où se produit un phénomène appelé “upwelling”, une remontée d’eau froide provenant des eaux antarctiques qui, confrontée à l’air chaud du continent, perturbe l’établissement du vent. Les leaders Charlie Dalin et Yoann Richomme s’en échappent à peine, après plus de 40 heures de lutte dans les petits airs, qui ont favorisé la nouvelle prise de commandement du Havrais. On le comprend, le soulagement du passage du Horn et de l’arrivée en Atlantique a vite fait place à de nouvelles épreuves, toute aussi intenses pour les solitaires privés pour l’heure des grandes envolées au portant, bien appuyés sur leur foils. Souhaitons leur à moyen terme un prompt retour dans les alizés de Sud Est.