Day 38 : Pissed off, not sunk!

(VERSION FRANÇAISE CI DESSOUS 🇫🇷👇🏻)

VULNERABLE skipper Sam Goodchild had a dark  last weekend. No damage or other major worries to deplore, just the irritating fact of seeing his immediate rivals come back and then pass him. From the seventh place he had jealously saved for over 3 weeks, he suddenly dropped to 10th place, overtaken “pedal to the metal” by more recent foilers, probably better able to cope at high speed with the jolts of a sea hollowed out by incessant wind accelerations at over 50 knots. Sam remained true to his philosophy, to the spirit that has driven him since the start, that of preserving his boat. He resists the urge to push his machine,  his 2019 Verdier design, to keep pace with his immediate rivals. The low-pressure system moving away with the leaders ravaged the seas, heckling men and equipment alike. With his sails plan at a minimum, Sam is enduring the onslaught of a Pacific so misnamed. He is making rapid progress on due course and begins to dream of the Horn, after Christmas.

– You said you had a difficult day yesterday; can you tell us about it?

“Yes, I had difficult conditions, between 35 and 40 knots of constant wind. We’re progressing at a very tight angle and the boat is just accelerating in very heavy seas. Yesterday, I knew that the faster I went, the more I was going to “get it” today. So there you have it! Today, I’m taking a beating. Yesterday we had up to 50 knots. The boat tries to surf at 30 knots, then crashes at the bottom of the wave. That’s my life right now! Not easy.”

– A few places lost; does that upset you?

“Yes, it’s annoying. I was in 7th place for 3 weeks. I’m trying not to let that frustration have any impact. Do I need to attack harder, hit harder to make up for what I’ve lost? I’m surrounded by recent foilers who express themselves perfectly in the current conditions. But I don’t want to break!

– First time on a storm jib?

“It was in anticipation of the 50 knots yesterday. It’s our smallest sail, and with 3 reefs in the mainsail, I’m wearing the minimum. It’s reassuring to have this type of sail on board, in case of very heavy weather. I have to keep a close eye on my mainsail. As the tourmentin is very small, it’s an easy sail to manage.”

– There’s been a certain regrouping around you. How do you feel about that?

“It’s moving up from the front. We’ve got big seas behind us. I’m trying to sail with the idea that it would be great to get to the Horn with a flawless boat.”

– A word about Pip and her dismasting.

“I’ve known her for over 15 years. We arrived together in France, when she wanted to do the Mini and I wanted to do the Figaro. We sailed together and against each other. I’ve followed her career. Few people have persevered as much to be at the start of the VendĂ©e Globe. It hurts my heart to see her like that. We’ve spoken two or three times. But she’s already making her business plan to be at the start in 4 years. I admire her determination. It’s a reminder that it can happen to anyone.”

– How do you feel about tackling the Pacific?

“Right now, the seas are tidier and bigger than in the Indian ocean. Lots of wind yesterday. No ridge of high pressure ahead of us, rather windy, therefore fast. We should pass the Horn after Christmas.”

– Does the passage around the anti-meridian have any significance?

“We’ve relived our Tuesday twice. We’re in the western hemisphere, the arrival hemisphere. It’s cool and reassuring. We’re 12 hours ahead of you.”

– You’re halfway through the race, so you’ve eaten about half your food. Does this have an impact in terms of weight gain?

“Between the gas oil and the food, we’ve lost between 300 and 400 kg. But the conditions are so tough that you can’t tell the difference in 7-meter troughs. But matossage is a bit easier.”

– How do you pace your life in terms of schedules on the other side of the globe?

“I eat and sleep on local time, mainly at night. But the days are very long. I have breakfast and dinner. I keep Universal Time for weather and contacts ashore.”

– Do you plan to arrive with that bushy beard in Les Sables d’Olonne?

“I’ve got a razor on board but I haven’t decided yet! For now, it doesn’t bother me too much, and I can’t shave in 50 knots of wind.”

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Jour 38 : Enervé, pas coulé!

Le skipper de VULNERABLE Sam Goodchild a connu un sombre week-end dernier. Point d’avaries ni autre souci majeur Ă  dĂ©plorer, juste l’irritante, l’Ă©nervante constatation de voir revenir puis le passer ses adversaires immĂ©diats. De cette septième place qu’il prĂ©servait jalousement depuis plus de 3 semaines, il a brutalement chutĂ© Ă  la 10ème, dĂ©passĂ© “Ă  la pĂ©dale” par des foilers un poil plus rĂ©cent que le sien, et probablement plus Ă  mĂŞme d’encaisser Ă  haute vitesse les Ă -coups d’une mer creusĂ©e par les incessantes accĂ©lĂ©rations du vent Ă  plus de 50 noeuds. Sam est restĂ© fidèle Ă  sa philosophie, Ă  l’esprit qui l’anime depuis le dĂ©part, celui de prĂ©server son bateau. Il a ainsi rĂ©sistĂ© Ă  l’envie de pousser sa machine, de sur-toiler son plan Verdier de 2019, pour tenir la cadence de ses adversaires immĂ©diats. La dĂ©pression qui s’Ă©loigne avec les leaders a ravagĂ© la mer et chahute vilainement hommes et matĂ©riels. ToilĂ© au minimum, Sam subit les assauts d’un Pacifique qui porte si mal son nom. Il progresse vite sur la route et se prend Ă  rĂŞver de Horn, passĂ© NoĂ«l.

– Tu disais avoir eu une journĂ©e difficile hier ; peux tu raconter? 

“Oui j’ai eu des conditions difficiles, entre 35 et 40 noeuds de vent constants. On progresse sur un angle très serrĂ© et le bateau ne fait qu’accĂ©lĂ©rer dans une mer très grosse. Hier, je savais que plus j’allais vite, plus j’allais “prendre cher” aujourd’hui. Et voilĂ ! Aujourd’hui, je prends cher. On a eu hier jusqu’Ă  50 noeuds. Le bateau essaie de surfer Ă  30 noeuds, puis il plante en bas de la vague. C’est ma vie du moment! Pas simple.”

– Quelques places de perdues ; cela t’Ă©nerve?

“Oui c’est Ă©nervant. Je suis restĂ© 3 semaines Ă  la 7ème place. J’essaie de ne pas laisser cette frustration impacter. Faut-il que j’attaque plus fort, que je tape plus fort pour rattraper ce que j’ai perdu? Je suis entourĂ© de foilers rĂ©cents qui s’expriment parfaitement dans les conditions actuelles. Mais je ne veux pas casser!”

– Première fois sous tourmentin?

“C’Ă©tait en prĂ©vision des 50 noeuds hier. C’est notre plus petite voile, et avec 3 ris dans la GV, je porte le minimum. C’est rassurant d’avoir ce type de voile Ă  bord, en cas de très gros temps. Je dois bien veiller sur ma grand voile. Le tourmentin Ă©tant très petit, c’est une voile facile Ă  gĂ©rer.”

– On assiste Ă  un certain regroupement autour de toi. Comment le vis tu?

“Ca part par devant. Nous avons une grosse mer derrière. J’essaie de naviguer en me disant qu’il serait gĂ©nial d’arriver au Horn avec un bateau impeccable.”

– Un petit mot sur Pip et sur son dĂ©mâtage. 

“Je la connais depuis plus de 15 ans. On est arrivĂ© ensemble en France, quand elle a voulu faire la Mini et moi le Figaro. On a naviguĂ© ensemble et l’un contre l’autre. J’ai suivi son parcours. Peu de personne ont autant persĂ©vĂ©rĂ© pour ĂŞtre au dĂ©part du VendĂ©e Globe. Ca fait mal au coeur de la voir comme cela. On a Ă©changĂ© deux ou trois fois. Mais elle fait dĂ©jĂ  son business plan pour ĂŞtre au dĂ©part dans 4 ans. J’admire sa dĂ©termination. C’est une piqure de rappel que cela peut arriver Ă  n’importe qui.”

– Que ressens-tu en abordant le Pacifique? 

“Pour l’instant, la mer est plus rangĂ©e et plus grosse que dans l’Indien. Beaucoup de vent hier. Pas de dorsale devant nous, plutĂ´t ventĂ©, donc rapide. On devrait passer le Horn après Noel.”

– Le passage Ă  l’antimĂ©ridien a t’il aussi une signification?

“On a revĂ©cu notre mardi Ă  deux reprises. On est dans l’hĂ©misphère Ouest, l’hĂ©misphère de l’arrivĂ©e. C’est cool et rassurant. On est 12 heures devant vous.”

– Tu es Ă  la mi-course ; tu as donc consommĂ© Ă  peu près la moitiĂ© de ta nourriture. Cela a t’il une incidence en terme de gain de poids? 

“Entre le gas oil et la nourriture, on a perdu entre 300 et 400 kg. Mais les conditions sont tellement dures qu’on ne voit pas la diffĂ©rence dans 7 mètres de creux. On est tous Ă  mĂŞme enseigne. Mais le matossage est un peu plus facile.”

– Comment  rythmes-tu ta vie en terme d’horaires de l’autre cĂ´tĂ© du globe? 

“Je mange et je dors en heure locale, principalement la nuit. Mais les journĂ©es sont très longues. Je petit dĂ©jeune et je dine. Je garde le Temps Universel pour la mĂ©tĂ©o et les contacts Ă  terre.”

– Comptes tu arriver barbu aux Sables d’Olonne? 

“J’ai un  rasoir Ă  bord mais je n’ai pas encore dĂ©cidĂ©! Pour l’instant, ça ne me gène pas trop, et je ne peux pas me raser dans 50 noeuds de vent.”

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