Jour 72: une tempête pour se relancer

Thomas Ruyant est le 6ème coureur à être entré hier soir dans les flux tumultueux de la grosse tempête hivernale qui balaie l’archipel des Açores depuis 48 heures. En sa bordure Sud, il a trouvé des vents soutenus à près de 30 noeuds, certes moins violents que les 45 à 50 noeuds durement encaissés par le leader du groupe, Jérémie Beyou (Charal) et son valeureux poursuivant Sam Goodchild, dont la grand voile s’est déchirée hier après midi.
Le VULNERABLE de Thomas peut ainsi exprimer toutes ses qualités dans la mer formée et dans les creux de plus de 7 mètres. S’il ne porte plus la voile du temps, ce fameux J2, il navigue voile arisée au deuxième ris, voire troisième ris, gommant son handicap du premier ris. Il a été toute la nuit le plus rapide de son groupe et va glisser aujourd’hui, toujours classé 9ème, entre Madère et les Açores. Il a pu se donner un peu d’air face à ses poursuivants immédiats qu’emmène Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) relégué ce matin à 386 milles.
A la poursuite du centre de la dépression qui s’évacue vers l’Est, Thomas devrait prolonger toute la journée ce bord bâbord amure efficace en gain vers l’arrivée, encore située ce matin à un peu plus de 1 300 milles. Avec l’adonnante, il pourra empanner à la latitude du Cap Saint Vincent et remonter le long de la péninsule ibérique vers l’acte final de son tour du monde, la négociation du golfe de Gascogne et la remontée des fonds du plateau continental.
Une dorsale déventée l’y attendra, sous laquelle il essaiera de se glisser avant l’arrivée d’un nouveau front et d’un nouveau « monstre » tempétueux qui va balayer la Vendée tout le week end.